FERMETURE DE L'USINE MICHELIN DE VANNES : Un coup dur pour l’industrie en France et en Bretagne

Le 5 novembre 2024, Michelin a annoncé la fermeture de ses usines de Vannes (Morbihan) et Cholet (Maine-et-Loire), mettant en péril 1 254 emplois, dont 300 à Vannes, où l’on fabrique des tringles métalliques pour les pneus de poids lourds. À Cholet, près de 1 000 salariés produisent des pneus pour véhicules utilitaires. La production cessera d'ici 2026, et ces fermetures symbolisent une nouvelle étape dans la désindustrialisation de la France et, en l'occurrence, de la Bretagne.

Cette décision, comme tant d’autres avant elle, n’est pas un simple accident de parcours ou une conséquence d’une gestion inefficace. Elle est le résultat d'une politique économique mondiale où la logique capitaliste et les choix stratégiques des multinationales, guidés par la quête incessante de profit, passent avant les intérêts des travailleurs et de l’industrie nationale. Michelin, comme d'autres géants industriels, préfère délocaliser sa production vers des pays où la main-d'œuvre est moins chère et les normes sociales moins strictes. Cette logique a pour effet de faire disparaître un savoir-faire industriel, de dévaster des territoires et de sacrifier des milliers d’emplois.

Les syndicats ont réagi immédiatement, avec des grèves et des protestations contre cette fermeture brutale. Les salariés de Michelin, dévastés par la perte de leur emploi, dénoncent non seulement la décision de l'entreprise, mais aussi un système économique qui met les profits des actionnaires au-dessus de l’avenir des travailleurs. Mais cette lutte dépasse le cadre de l’entreprise Michelin : elle s'inscrit dans un combat plus large pour la préservation de l'industrie, des emplois et du "produire en France".

Le rôle destructeur des politiques capitalistes et de l’Union européenne

Cette fermeture d'usine ne peut être dissociée des politiques capitalistes et des choix économiques imposés par l'Union européenne. Depuis des années, l’UE, au service des intérêts des grandes entreprises et des marchés financiers, favorise des politiques de libre-échange qui encouragent la délocalisation des productions vers des pays où les coûts sont plus bas, souvent au détriment des travailleurs européens. L’UE, à travers ses directives et ses traités, a créé un cadre qui pousse les entreprises à se délocaliser, à réduire les coûts de production et à optimiser les bénéfices, sans se soucier des conséquences humaines et sociales.

Loin de protéger les secteurs stratégiques comme l’industrie, l'UE impose des règles qui fragilisent la souveraineté économique des nations. La France, et notamment notre région bretonne, en subissent les conséquences avec des fermetures d’usines, des suppressions d'emplois et un effritement progressif du tissu industriel. Les régions comme la Bretagne, historiquement porteuses de nombreuses industries, deviennent les victimes de cette politique. Michelin à Vannes n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, où des sites de production ferment, laissant derrière eux des populations de plus en plus fragilisées.

Une politique de souveraineté industrielle nécessaire

Face à cette situation, il est plus que jamais urgent de remettre en question ce modèle économique destructeur. La France doit retrouver sa souveraineté industrielle en mettant en place des politiques de protection et de soutien aux secteurs clés. Il est nécessaire de protéger les emplois industriels et de relocaliser une partie de la production, non pas dans une logique de repli sur soi, mais dans un projet de réindustrialisation durable au service de l’intérêt général. L’UE, dans sa forme actuelle, doit être remise en question : elle agit comme un bouclier pour les multinationales, mais détruit la souveraineté économique des peuples.

Les luttes menées par les travailleurs de Michelin et d'autres secteurs industriels sont essentielles. Elles ne sont pas seulement un combat pour sauver des emplois, mais un combat pour défendre un modèle économique basé sur la solidarité, la création d’emplois durables et la préservation du savoir-faire. Il est temps de sortir de la logique du libre-échange imposée par l'Union européenne et de réinventer un modèle de production qui soit au service des travailleurs et des territoires. La Bretagne, comme le reste de la France, mérite mieux que de voir ses usines fermées et ses emplois détruits au profit des seuls actionnaires.

 
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